Contribution au PADD dans le cadre de l’élaboration du PLUI de GPSO

Publié le par AC

 

Généralités

Le PLUI est un document d’urbanisme qui fixe la réglementation locale -en l’occurrence, de l’intercommunalité- pour une durée de 10 à 15 ans. Son aspect intercommunal rend les modifications plus lourdes que pour un simple PLU, aussi il convient donc de prendre en compte cette temporalité, en réfléchissant à la vision de notre territoire de 2025 à 2035-2040.

Le PADD fixe les grandes orientations du territoire, que le PLUI vient traduire en règlement. L’objet de cette note n’est pas d’être exhaustif, le PADD de Chaville en vigueur jusque-là comprend déjà des éléments qui peuvent être repris.

Pour élaborer le PADD, il est important de garder à l’esprit les points suivants :

-           L’écologie est aujourd’hui au centre des préoccupations des citoyens : la prise de conscience face aux enjeux climatiques et énergétiques n’est plus l’apanage d’une couleur politique, mais se trouve largement répandue dans la population, quelle que soit la place du citoyen sur l’échiquier politique.

-           La transition écologique, cependant, souffre encore trop souvent du poids de l’idéologie politique, ce qui limite le recours à des solutions parfois plus nuancées ou pragmatiques, et pourtant efficaces.

-           Le PLUI est le document réglementaire de référence, mais pas le seul outil pour intervenir sur le bâti de la ville

-           Chaville s’est doté d’une charte « PUR » pour ce qui concerne les logements collectifs : il reste plus simple de compléter ce document si nécessaire que de modifier le PLUI

-           Le poids des maires sur les promoteurs est croissant et permet d’imposer un point de vue, y-compris sur des projets privés

Trop contraindre le règlement (donc le PLUI) risquerait d’empêcher des projets qui pourraient voir le jour, voire de contraindre la ville à assumer des coûts sans aucune visibilité : la nuance est donc de mise dans son élaboration, pour conserver une certaine agilité.

-           Le budget climat est un de nos engagements de campagne et doit constituer un axe fort du PADD.

Notre action devrait aussi s’inscrire dans l’engagement de la France dans les accords de Paris, à réduire son empreinte carbone.

Un bilan carbone chiffré du territoire GPSO qui donne une visibilité de l’empreinte de chaque commune semble indispensable. Ce budget climat permettra d’aller plus loin, en intégrant en amont de chaque opération son coût carbone et son impact financier et environnemental. Ceci permettra de mesurer l’impact réel sur la décarbonation du territoire et son évolution, ce qui amènera probablement une logique de péréquation carbone sur le territoire, au même titre que la péréquation financière : c’est un axe majeur pour le positionnement de Chaville au sein de GPSO, faisons de nos atouts une force en matière de développement durable.

1.         Le Bâti

-           Stabiliser le nombre d’habitants à Chaville, Chaville approchant de très près son objectif de 21 000 (20 800)

-           Utiliser le poids de l’intercommunalité et de tous les échelons institutionnels pour négocier avec l’État et la métropole du Grand Paris sur le nombre de logements à construire sur le territoire, pour qu’il reste cohérent avec sa nécessaire préservation eu égard à la faiblesse des ressources foncières.

-           Réserver la densification aux zones qui peuvent la supporter, à savoir les zones UA et dans une moindre mesure UP (à Chaville, principalement l’ARS et la rue Anatole France entre le Pavé des gardes et la gare Rive Gauche) en poursuivant le travail déjà effectué via le PLU de Chaville en termes de protection des zones pavillonnaires et les coteaux.

-           Prendre en compte les logements anciens, non rénovés, qui ne pourront plus être loués en raison de leur classification énergétique et GES : tous ne seront pas rénovés par leurs propriétaires et constituent donc une réserve foncière pour le logement, notamment en zone UA et donc dans le périmètre des gares.

-           Adopter une vision large de la décarbonation du bâti que ce soit dans la reconstruction ou dans la réhabilitation : l’utilisation de matériaux biosourcés, comme le béton de bois, le réemploi des matériaux, etc… permettent un bilan carbone a minima neutre, et parfois même négatif.

-           Augmenter le pourcentage de pleine terre pour tout nouvel ensemble

-           Ne pas prendre de position qui engagerait dès maintenant les ressources de la ville, dans un contexte incertain, notamment en zone UA : comme évoqué au point précédent, la lutte contre les îlots de chaleur ne passe pas que par la création de zones non constructibles, mais aussi par exemple par la désimperméabilisation, la végétalisation voire la renaturation et la réouverture de cours d’eau.

-           Favoriser la réhabilitation réelle du parc social, pour faire évoluer ces logements vers une classe énergétique et GES de type C, en intégrant notamment des normes de performance énergétique, thermique mais également acoustique dans un parc social dégradé et peu ou mal réhabilité, pouvant mener à l’interdiction de location à terme si rien n’est fait (classes E, F, G) : un plan ambitieux est nécessaire, sur de nombreuses années.

-           Intégrer au PLUI les avancées de Chaville en matière de pourcentage de petits logements dans les opérations à partir de 1600 mètres carrés (33% de T1 ou T2), mais aussi de logements sociaux dans les constructions de 1200 mètres carrés ou de plus de 15 logements (30%) et œuvrer pour une meilleure répartition des différentes typologies de logement social dans ces programmes pour éviter une suroffre de logements de type PLS au détriment des logements de type HLM

-           Poursuivre l’ambition de parcours résidentiel en veillant à la maîtrise du coût du mètre carré, afin d’éviter une hausse trop importante qui se répercuterait sur les coûts de vente et donc de location, et de fait, sur la sociologie de Chaville : le coût du logement représente le premier poste d’un budget familial et la hausse du coût du mètre carré entraîne bien souvent la migration des familles les moins aisées vers des zones plus éloignées, faute de moyens.

-           Prendre en considération la pyramide des âges pour adapter le besoin de logements en fonction : coliving pour les jeunes adultes, offre senior pour la population vieillissante.

-           Intégrer les contraintes techniques de la transformation de bureaux en logements ou des réhabilitations, qui ne sont pas toujours possibles, nécessitant alors de nouvelles constructions

-           Penser l’implantation des équipements de Petite Enfance au niveau du quartier, en les répartissant au sein même du quartier, sans reproduire la concentration sur un même lieu dans le quartier : en amont de la commercialisation des immeubles, éviter la multiplication des structures de garde au sein du même bâtiment.

-           Valoriser l’expérience visuelle dans l’ambition architecturale des projets, y-compris pour les projets privés. A l’heure actuelle, les grands projets publics font l’objet de concours architecturaux de qualité, que l’on ne retrouve pas nécessairement dans les projets privés. Il convient de veiller à ne pas noyer Chaville sous la banalité architecturale, y-compris pour les petits projets du quotidien qui ne nécessitent pas toujours d’architecte : la nouveauté, même d’un garage, doit s’intégrer à l’harmonie de la ville, sans forcément lui ressembler.

  • Envisager que toute construction, quel que soit son volume, soit soumise à l’accord du maire + CAUE + ABF + deux citoyens (pas nécessairement les voisins)
  • Agir sur les écarts constatés avec le PLU
  • S’appuyer pour l’entièreté de la ville sur l'article L.151-19 du code de l’urbanisme qui permet d'identifier et localiser les éléments de paysage et délimiter les quartiers, îlots, immeubles, espaces publics, monuments, sites et secteurs à protéger, à mettre en valeur ou à requalifier pour des motifs d'ordre culturel, historique ou architectural et définir, le cas échéant, les prescriptions de nature à assurer leur préservation. » (Brest le fait)

2.         Économie – Commerce – Emploi

-           Sans revenir à la Cité Radieuse de Le Corbusier, il faut penser la ville du quart d’heure comme une proximité de l’offre, y-compris dans le bâti et permettre d’y développer différents types d’activités, sans créer de nuisances supplémentaires pour les logements. Ainsi, il serait bon de veiller à ce que le PLUI, notamment dans sa définition des hauteurs, n’empêche pas la création d’une mixité d’usages et même favorise la réversibilité.

-           A titre d’exemple, là où d’habitude on a un RDC dédié au commerce et des logements au-dessus, on ne doit pas s’interdire de pouvoir implanter d’autres formes, comme un RDC qui puisse accueillir soit une cellule commerciale, soit de la logistique, et un premier étage réversible réservé à un usage professionnel : crèche, bureau partagé, associations, service public, …

-           Prendre en compte les besoins du renouveau de la logistique urbaine, notamment la thématique du dernier kilomètre : l’installation de cellule peut nécessiter des hauteurs sous plafond plus importantes qu’un étage classique, il serait donc intéressant de le permettre (jusqu’à 4m sous plafond pour le RDC)

-           Chaville ne dispose quasiment pas de bureaux, mais le reste du territoire est concerné. Sur ce plan, l’avenir du bureau n’est pas figé : une tendance semble émerger côté demande vers moins de mètres carrés dédiés aux postes de travail, mais compensés par plus de salles de réunions et de lieux de convivialité. Ce qui ne signifie donc pas forcément moins de mètres carrés sur site, mais au contraire, plus d’espaces verts, une meilleure qualité de l’air, plus de salles de réunions et des lieux de convivialité pour que venir au bureau constitue une meilleure expérience que de rester chez soi. C’est donc la qualité qui va être privilégiée, y compris sur le plan technique et notamment énergétique. Les réponses des promoteurs s’orientent en ce sens.

-           Les bureaux obsolètes constitueront donc des réserves foncières pour des opérations de réhabilitation en tertiaire, ou de transformation de bureaux en logements. Cette dernière piste est très tendance sur le territoire depuis le Covid, mais aussi plus largement en région parisienne, du fait de la législation (RE 2022, limitation de l’artificialisation, …).

-           Dynamiser le pôle commercial Rive Gauche (rue Anatole France, place St Hubert, rue de Jouy) situé entre deux gares

-           Poursuivre le développement de lieux d’animation et dynamiser l’animation commerciale respectueuse de l’environnement

3.         Polarités – Mobilités – Aménités

-           Relier Chaville à Chaville : revoir les trajets du Chavilbus, qui ne relie pas les coteaux aux points névralgiques de Chaville (ce qui nuit à sa fréquentation) ni à Marcel Bec, et ne permet pas d’offrir aux habitants un moyen de transport en commun intracommunal.

-           Relier Chaville à GPSO : revoir le trajet du 469 qui relie Chaville à Sèvres, au Stade Marcel Bec et à Ville d’Avray mais dans un seul sens, ce qui ne permet pas d’avoir une offre performante intercommunale

-           Relier Chaville à la métropole : revoir la gestion saisonnière des transports traversant Chaville et le territoire, notamment la fréquence des transports de report tels que le 171 lors de la fermeture estivale du RER C, pérenne depuis des décennies. Idem sur le reste du territoire, également impacté (T2, par exemple)

-           Favoriser les mobilités douces : en développant, pérennisant et sécurisant les pistes cyclables (dont le Pont de Sèvres), mais aussi en offrant de nouveaux services pour les nouvelles mobilités (si sécurisées) et le partage d’équipements à la location (trottinettes limitées en vitesse, vélos-cargos, autopartage, etc…) mais aussi en récupérant au fil des ans et des transactions des bandes de foncier pour élargir la bande de circulation et/ou les trottoirs (exemple : rue Anatole France à Chaville)

-           Limiter les stationnements en surface au profit des stationnements souterrains : favoriser l’utilisation de ceux qui ne sont pas assez utilisés, pas du tout utilisés, mais aussi offrir une réflexion juridique sur le partage des éventuels nouveaux parkings privés dès leur conception (offre de service existante développées par des start-ups)

-           Sur ce chapitre, attention à ne pas mélanger la disparition programmée de la voiture thermique avec la disparition d’une voiture (électrique, à hydrogène, etc…) ou d’un autre type de véhicule qui remplacerait la voiture mais qui nécessiterait un stationnement

-           Favoriser les circuits courts, tant pour l’alimentation que pour les autres produits, de façon à assurer à la fois une alimentation résiliente, mais aussi à limiter les GES liés aux transports et/ou à la production.

-           Développer l’économie sociale et solidaire de la manière la plus créative possible

-           La thématique de la ville du quart d’heure implique de poursuivre la lutte contre les déserts médicaux et de faire en sorte que dans la durée du PLUI, on puisse trouver une offre suffisante dans chaque quartier du territoire.

-           Poursuivre les efforts de rattrapage des équipements en faveur des personnes à mobilité réduite, mais aussi leur inclusion dans la ville et le territoire. A ce titre, la question d’une uniformisation de la tarification se pose : le stationnement PMR est gratuit en surface, mais payant en souterrain, alors qu’il s’agit d’une DSP dans les deux cas. Peut-on imaginer une gratuité en souterrain ?

4.         Environnement – Patrimoine

-           Aller plus loin que la simple prise en compte du bilan carbone pour créer un bilan plus complet, en réalisant pour chaque commune plusieurs bilans écologiques :

-          Bilan des pollutions : sonores, chimiques

-          Bilan lié à la biodiversité et les milieux faiblement anthropisés

-         Bilan carbone (pris en compte par le budget climat)

-         Bilan eau

Le PADD doit prévoir qu’une fois ces bilans réalisés, les opérations ne puissent pas les dégrader.

-           Créer des liaisons naturelles entre les deux forêts, en intégrant de la végétation et tout élément (mobilier par exemple : abris pour hérissons, nichoirs, …) favorisant les déplacements de faunes sur les percées entre les deux forêts

-           Valoriser les sentes et les percées, en créant par exemple des parcours « découverte » avec une signalisation propre afin de faciliter leur identification. De même, prévoir un marquage spécifique pour les liaisons piétonnes entre les deux forêts notamment celui de la rue de la porte dauphine.

-           Valoriser les eaux claires de Chaville, notamment les sources souterraines, lorsque cela est possible et que cela a du sens, pour participer à la création d’îlots de fraîcheur

-           Poursuivre la végétalisation de la ville et la gestion de leur arrosage par des procédés peu gourmands en eau (récupération des eaux de pluie, circuits d’eau fermés, noues, …), l’utilisation d’essence locale, la remise en pleine terre lorsque c’est possible, l’utilisation de plantes pérennes plutôt que saisonnières…

-           Instaurer un budget climat dans GPSO, afin d’aboutir à la neutralité carbone sur l’ensemble du territoire, en chiffrant le coût carbone en amont de chaque opération

-           Favoriser l’utilisation des toitures écoconçues, soit pour des panneaux photovoltaïques, soit pour installer des terrasses végétalisées, ou encore pourvues de revêtements de réflexion solaire (toits blancs), la végétation devant également être favorisée sur les murs lorsque c’est possible et que cela a du sens, sur les balcons, sous forme de jardinets…

-           Développer l’agriculture urbaine en terrasse via des partenariats avec des sociétés spécialisées, qui créent des terrasses-jardins accessibles aux habitants, écoles, …

-           Trame grise plutôt que noire : limiter la pollution lumineuse sans nuire à la sécurité

-           Concernant les commerces et les panneaux électroniques (y compris publicitaires), limiter encore les horaires.

-           Concernant la voirie, tendre à la sobriété lumineuse sans adopter le noir total, pour des raisons de sécurité.

-           Veiller à ne pas mêler la tentation idéologique et à prendre le temps d’établir un diagnostic des solutions existantes dans d’autres villes, dont certaines de GPSO, et leurs effets, afin d’éviter les écueils que seraient l’insécurité des piétons, rendre inutilisables les caméras de vidéo-surveillance, ou encore à prendre le risque d’augmenter les accidents en mobilités douces (vélos, trottinettes) dont les lumières sont moins puissantes que les phares des voitures : par exemple, lumière à déclenchement, lumière bleue, etc.

-           Préserver la biodiversité et favoriser son développement par la création de nouvelles niches, partout en ville, notamment en incitant l’installation d’îlots de biodiversités, de corridors entre les deux forêts, etc. Les solutions existent, y-compris dans l’habitat collectif

-           Préserver notre patrimoine, qu’il soit bâti ou végétal

-           Poursuivre les efforts en matière de maîtrise énergétique

-           Veiller à la qualité de l’air

 

 

 

 

 

Publié dans urbanisme

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