Métropole du Grand Paris : la force ou la raison ?
En mars dernier a été nommé un nouveau préfet de région : Jean-François Carenco. Sa mission première : conduire à marche forcée la "fusion-absorption" des 124 communes de la 1re couronne et de leurs 7 millions d'habitants au sein de la "Métropole du Grand Paris" (MGP). Celle-ci doit à tout prix être créée le 1er janvier 2016, dans six mois donc, bien que le débat au Parlement sur la loi définissant son statut et ses compétences soit encore en cours, et que "Bercy" se dise dans l'incapacité de produire des simulations financières, budgétaires et fiscales demandées pour bâtir les budgets 2016 ! Dans ce débat il y a toujours eu deux écoles : celle de la quasi-totalité des élus franciliens, de toutes couleurs politiques, souhaitant une Métropole fédérant les énergies locales pour bâtir des grands projets et celles de quelques corps d'État, méfiants envers les élus - et ignorants des électeurs - voulant une reprise en main du bonheur commun par une "administration métropolitaine intégrée" (nouveau nom de "bureaucratie centralisée"). Les premières prises de parole et actes du préfet inquiètent sur l'intention réelle du gouvernement.
Les communes "sont l'héritage des paroisses de saint Martin, au IVe siècle" (...) "on a besoin d'une entité [métropolitaine] unique au profit de tous les acteurs" (Jean-François Carenco – Le JDD du 3 juin).
Et sort discrètement du cabinet du préfet une "proposition" de carte des futurs "territoires" de la MGP. Non seulement les communes sont diluées, mais les intercommunalités dynamiques comme GPSO sont dissoutes. Chaville pourrait se retrouver dans un Territoire amalgamant 20 communes du "Sud Hauts-de-Seine"... et au-delà Jusqu’à Verrières-le-Buisson ! Ce mépris du réel et cette régression sont inacceptables. C'est pourquoi les équipes municipales qui portent depuis plus de dix ans la dynamique intercommunale qui a fait GPSO se battent pour que ne soient pas volés les fruits de son exemplarité.