Les maires de France alertent le Premier Ministre
En clôture du 97ème Congrès, les maires de France de toutes tendances politiques ont adopté une résolution alertant le gouvernement des très graves risques de déstabilisation économique et sociale que fait peser sur notre pays la réduction drastique des dotations financières de l'État aux collectivités. Chacun doit contribuer à l'effort de redressement des comptes publics. Les maires en conviennent et sont prêts à y participer. Mais il ne faut se tromper ni de cible, ni d'échelle. Les collectivités devraient supporter une baisse de 30 % de leurs dotations de fonctionnement entre 2014 et 2017: 28 milliards d'euros d'effet cumulé !
Pendant ce temps, "l'effort" demandé aux administrations de l'État est inférieur à un milliard d'euros en 2015. Et on ne connaît pas la suite ! Pourtant, ce sont bien ces administrations qui doivent emprunter pour financer leur simple fonctionnement et boucler leurs "fins de mois".
Soyons clairs :les chiffres que rappelle l'AMF attestent que les collectivités sont globalement bien gérées. Par la loi et sous le contrôle vigilant des préfets, leurs budgets ne peuvent être déficitaires ; elles assurent 70 % de l'investissement public et ne représentent que 9 % de la dette nationale. Les fonctionnaires territoriaux ne sont pas "planqués" dans leurs bureaux, mais assurent, au contact de leurs administrés, le fonctionnement quotidien des services de proximité : crèches, services sociaux, entretien des rues...
Ainsi, faire peser exagérément "l'effort" sur les budgets communaux, revient à hypothéquer l'investissement public, donc l'activité économique et l'emploi, et mettre en péril le devenir des services de proximité.
PS : À Chaville, ce programme gouvernemental signifie une amputation soudaine de 1,5 million d'euros des ressources de la ville en 2015 et en 2016, soit la totalité de l'épargne annuelle habituellement dégagée pour rembourser les emprunts et financer les nouveaux investissements.