La Fin de la politique familiale ?
En France, il y avait au moins une politique publique qui marchait : la politique familiale.
Des décennies d'action de l'État et des collectivités ont porté leurs fruits : la France est, dans l'Europe des 28, le seul pays avec l'Irlande à assurer le renouvellement naturel de sa population. Et cela sans obstacle à la liberté de choix de vie des femmes, avec un taux d'activité de 67 %, légèrement supérieur à la moyenne européenne.
Las ! Il fallait que le gouvernement s'attaque, aussi, à cette politique.
En acceptant le principe de la modulation des allocations familiales selon les revenus du ménage, le gouvernement a laissé enfoncer une frontière: celle de "l'universalité" (dont le Président de la République était, il y a peu encore, un ardent défenseur...) et a abandonné l'essentiel: la politique familiale n'est plus une politique en soi, consacrée à l'intérêt de l'enfant et de la famille, elle devient une variable d'ajustement technique et financière de plus, à la disposition de la "gestion" du tonneau des danaïdes des déficits de l'État. À quand les remboursements d'assurance-maladie modulés en fonction des revenus ?
Les communes vont encore se retrouver bien seules pour assurer le maintien des services publics, en l'occurrence ceux rendus aux familles. À Chaville, près de 45 % du budget de fonctionnement de la ville est aujourd'hui consacré à l'enfance et à la petite enfance. Pour les tout-petits, la diversification des modes de garde (crèches, micro-crèches, assistantes maternelles) ou des aides financières complémentaires (Chavidom, pour la garde d'enfants à domicile) permet de répondre à la diversité des besoins. Pour les plus grands, École des sports, centres de loisirs et associations offrent de nombreuses activités préscolaires. La mobilisation de tous a permis de faire face à la réforme imposée des rythmes scolaires et d'assurer dans de bonnes conditions l'accueil des enfants après l'école (avec tout de même un coût annuel pour le budget municipal de 200000 €). Chaville peut donc être fière de son action pour les familles mais doit rester vigilante et mobilisée Le groupe de la majorité municipale.